Les tops du cyclisme belge en 2023 : de Kopecky à Remco en passant par Philipsen et De Lie, nos coureurs sont sur le toit du monde
Lotte Kopecky enfin couronnée et un premier titre mondial en chrono pour Remco Evenepoel, les Belges connaissent les couleurs de l’arc-en-ciel.
- Publié le 22-12-2023 à 12h22
Comme les dernières saisons, les Belges occupent la tête du classement mondial chez les hommes. C’est que les exploits n’ont pas manqué cette année encore, mais la palme revient à une jeune femme.
La reine Lotte
Lotte Kopecky, première cycliste désignée Sportive belge de l’année, continue d’écrire l’histoire du sport féminin au plus haut niveau.
”J’ai connu une année incroyable mais aussi très difficile”, disait l’Anversoise après avoir décroché le titre mondial sur route à Glasgow, cinquante ans après Nicole Vandenbroeck, dernière Belge à avoir revêtu le maillot arc-en-ciel. “C’est un rêve qui devient réalité. J’espère vraiment pouvoir profiter de ce maillot l’année prochaine.”
En Écosse, dans les premiers Super Mondiaux, l’Anversoise a connu une folle semaine, où elle a décroché trois médailles d’or (route plus l’élimination et course aux points sur piste) et une de bronze (omnium). “Devenir trois fois championne du monde en sept jours, c’est fou”, rigolait-elle.
Avant cela, Lotte avait enlevé le Nieuwsblad, la Nokere Koerse, quelques jours seulement après le suicide de son frère Seppe, et réussi le doublé au Tour des Flandres. C’est pourtant au Tour de France qu’elle a le plus étonné, remportant la 1re étape et portant le maillot jaune six jours durant pour ne le lâcher qu’au Tourmalet. Son excellent chrono final lui a permis de finir deuxième de la Grande Boucle d’où elle a ramené le maillot vert.
Remco, le chrono-maître
Après avoir mis fin en 2022 à la Vuelta à une disette de 44 ans dans les grands tours, Remco Evenepoel est devenu cet été le premier Belge champion du monde du contre-la-montre chez les pros. Longtemps, on a joué les faire-valoir dans cet exercice après la création de l’épreuve en 1994, mais cela faisait quelques années que nos compatriotes flirtaient avec le succès avec six médailles lors des cinq éditions précédentes, dont trois (une d’argent et deux de bronze) pour le seul Remco. À l’ombre du château médiéval de Stirling, le Brabançon s’est paré de l’arc-en-ciel, un an après avoir enlevé le titre de la course en ligne.
”Je suis très heureux et très fier”, lâcha-t-il après avoir devancé Filippo Ganna de douze secondes et l’épatant Joshua Tarling de 48 sur 47,8 km. “Je deviens le premier Belge champion du monde du chrono, c’était l’un des principaux objectifs de ma saison. C’est incroyable.”
Jasper, Yop la boum, c’est le roi du macadam
Avec dix-neuf succès, Jasper Philipsen est devenu le 'roi des victoires' cette saison. Un titre acquis grâce à ses quatre succès d’étape au Tour de Turquie, en octobre, qui lui a permis de devancer son ami Tadej Pogacar (17). Parmi ces coupes et bouquets, les quatre conquis au Tour de France sont autant de diamants qui lui ont offert le maillot vert et qui confirment que le Campinois mérite la couronne de meilleur sprinter du monde.
La ‘Flamme de Ham’ a ravivé le flambeau entretenu pendant des décennies par les sprinters belges mais qui menaçait de s’éteindre. Si sa victoire au Grand Prix de l’Escaut s’inscrit dans le même registre, celle acquise à la pédale, dans une météo exécrable la Bruges-La Panne Classic et sa 2e place à Paris-Roubaix où Philipsen a joué un rôle non négligeable pour aider Mathieu van der Poel, confirment que Jasper est bien plus qu’un pur sprinter.
Arnaud, vainqueur sur une jambe
Pour un jeune pro, la deuxième saison est souvent la plus rude. Pas pour Arnaud De Lie qui a remporté dix victoires. Une de plus qu’en 2022, malgré une grave blessure aux 4 Jours de Dunkerque. L’Ardennais a multiplié les actions à couper le souffle : sa prestation au Nieuwsblad (2e), son irrésistible sprint au Grand Prix de Québec, synonyme de premier succès en World Tour, ou son dernier kilomètre à l’Euro avec une exceptionnelle accélération qui a étouffé Wout van Aert plutôt que de le lancer vers la victoire. Pourtant, le sprint du Taureau de Lescheret qui restera comme une des images de la campagne écoulée est celui de la Famenne Ardenne Classic. De Lie s’y est imposé sur une jambe, au propre comme au figuré, après avoir cassé la cale de sa chaussure droite sous la puissance de son effort.
”Si j’avais perdu, j’aurais eu le seum, car sans cela, j’aurais gagné assez facilement”, affirmait le jeune Belge qui avait fini comme un équilibriste.